top of page

PSYCHOLOGIE ET MÉTHODOLOGIE DES APPRENTISSAGES: GÉNÉRALITÉS ET DIFFÉRENCIATION

La pédagogie Freinet

Dans le cadre du cours de pyschologie et méthodologies des apprentissages, nous avons eu l'occasion de découvrir des éléments importants pour le développement de l'enfant dans le milieu scolaire.

 

Afin de mettre en avant le cours sur la confiance en soi, j'ai choisi de présenter la pédagogie Freinet.

 

CONTEXTE ET BIOGRAPHIE : 

Nous sommes au début du 20e siècle, juste après la guerre 14-18. Le système scolaire est basé sur la répétition et l’obéissance. Certains pédagogues commencent à douter de ce système et à se remettre en question. Pour éviter que de tels évènements se reproduisent, ne faut-il pas mieux se tourner vers un enseignement fondé sur la coopération, l’entraide et l’esprit critique ? Célestin Freinet est l’un d’eux. 

 

Célestin Freinet nait en 1896 à Gars, un petit village perdu dans les Montagnes. Il y grandit avec la conscience de la nature, de son environnement. A l’âge de 16 ans, il entre à l’école normale. Mais deux ans après, la guerre éclate et il y est envoyé. Il est gravement blessé au poumon. Après son rétablissement, Freinet décide de poursuivre son rêve d’être instituteur mais il n’a ni l’envie, ni la force physique de donner des cours magistraux. Il ne veut pas faire subir aux enfants ce qu’il a subi lui-même à l’école et à cause de sa blessure, il ne peut pas parler plus de 15 minutes sans être essoufflé. 

En recherche de méthodes nouvelles, il se rend en Suisse et en Allemagne pour y découvrir des pratiques alternatives. 

 

De retour en France, Freinet base son éducation sur 5 principes : 

  • Le tâtonnement expérimental : Le professeur ne donne pas de règles. Il laisse les enfants chercher, émettre des hypothèses, … Chaque journée commence par un « Quoi de neuf » au cours duquel les enfants amènes des objets de la maison et font donc entrer la vie en classe. Ce moment permet de susciter le questionnement et de lancer les apprentissages. Les enfants émettent déjà leurs premières hypothèses.  

  • L’expression libre. Dans tous les domaines, l’enfant est amené à s‘exprimer librement, à laisser aller et développer sa créativité 

  • La coopération. Pour Freinet, l’école est une coopérative gérée par les élèves et les adultes. Les élèves sont responsables de leurs apprentissages et apprennent par les interactions avec leurs pairs. Ils sont donc tantôt apprenants, tantôt enseignants. 

Les parents sont étroitement liés à l’école. Ils sont invités à apporter leurs compétences, leurs savoir-faire aux enfants. Ils sont également continuellement informés de la vie en classe. 

Les enseignants sont bien évidement amenés à travailler ensemble, à partager les idées et les expériences. 

  • La participation démocratique à la vie en classe. Célestin Freinet voit la discipline autrement. Les enfants décident ensemble des règles de vie de la classe via les conseils de classe. Les enfants deviennent ainsi de réels acteurs de la classe. La pédagogie Freinet est une pédagogie institutionnelle. 

  • Les techniques éducatives. L’enseignant se retire pour plus d’engagement de la part de l’enfant. Les enfants planifient eux-mêmes leur travail. Ils ont certaines balises, échéances à respecter mais ils avancent chacun à leur rythme pour les atteindre. Le travail est individualisé. Pour ce principe, sont utilisés des fichiers autocorrectifs. L’enfant choisit lui-même quel fichier il a envie d’exploiter aujourd’hui (les mathématiques, le français, …). 

Les fichiers autocorrectifs sont exploités pendant des moments d’ateliers. Moments durant lesquels l’enfant est totalement libre du choix de son activité parmi celles proposées. Beaucoup de domaines sont représentés : les apprentissages scolaires, les arts, des ateliers proposés par les enfants, … 

 

Freinet cherche donc à donner du sens à l’apprentissage. Les activités doivent être construites en fonction des centres d’intérêts et des envies des enfants. On apprend par projets. Pour apprendre à écrire par exemple on communiquera avec des correspondants d’autres écoles. Et pour avoir quelque chose à raconter à ces correspondants, on fera plein d’apprentissages basés sur des situations réelles, des sorties, … Célestin Freinet met également en place des classes promenades. La classe sort pour découvrir son environnement. Sur base de ces classes promenades, les enfants structurent certaines matières. 

 

L’apprentissage de l’écriture et de la lecture dans les petites classes se fait avec l’imprimerie. Les enfants écrivent des textes libres qu’ils retaperont avec l’imprimerie (qui peut être remplacée par l’ordinateur aujourd’hui) et la classe toute entière apprendra à lire sur base de ces textes rédigés par les enfants. Tout ceci dans un esprit de donner la parole à l’enfant et de la valoriser, de montrer son visage créateur. 

 

C’est en apprenant la lecture par tâtonnement à sa fille que Freinet développe «  la méthode naturelle » d’apprentissage. Elle permet à l’enfant de faire des erreurs, de se développer via sa créativité, de favoriser le travail, d’activer les potentiels de celui-ci. L’enfant construit progressivement ses connaissances, le tout dans un contexte de coopération. 

 

A cet aspect phare, s’ajoute aujourd’hui la préoccupation pour la pédagogie Freinet de développer un esprit critique afin de permettre à l’enfant de construire des repères pour choisir et pousser son analyse et sa réflexion citoyenne sur le respect des droits et des devoirs de chacun. 

 

Critique positive:

Ce type de pédagogie permet vraiment à l'enfant d'être acteur de son apprentissage. C'est quelque chose qui est important et qui va permettre de donner un réel sens.

L'idée d'aller à l'extérieur pour apprendre ou pour découvrir des choses est également un point qui me séduit beaucoup. Je trouve que de nos jours on reste trop souvent dans nos classes, à l'intérieur alors que les enfants adorent aller dehors et c'est très motivant pour eux. 

La coopération entre élèves et l'idée que les élèves peuvent tantôt apprendre quelque chose via un camarde, tantôt être "mini-prof" pour expliquer son savoir, a selon moi, tout son sens. Le fait qu'un élève explique quelque chose à un autre élève permet que les termes utilisé soit entièrement adapté à leur langage et à leur âge. Le fait d'être un mini-prof est quelque chose qui est de plus en plus mise en valeur aujourd'hui. L'élève se sent fier de pouvoir expliquer quelque chose à ses camarades. 

Pour ce qui est des techniques éducatives, je suis mitigée. Voyons d'abord ce que je trouve positif. L'élève doit apprendre à devenir un apprenant autonome, c'est la base même de l'éducation. L'objectif est qu'ils deviennent autonomes pour s'inclure dans la société.

Dès lors, une démarche qui permet à l'élève de planifier, de gérer son apprentissage va entièrement dans ce sens. L'élève à également des fiches d'auto-correctif, donc il peut se corriger seul et voir ses fautes. C'est intéressant parce que généralement, on rend des copies avec des traces de notre style rouge mais pas plus d'explication, l'élève prend sa feuille et la range dans sa farde. Donc aucun apprentissage de ses erreurs. Ici, le fait de voir ses erreurs et de les corriger permet à l'enfant de réfléchir à sa faute et de moduler son savoir afin que ce dernier soit correct.

Critique négative:

Ça sera une critique générale, je pense, que si on laisse trop de liberté à l'élève comme Freinet le conçoit, Ça n'a pas que du bon. Je m'explique. Je viens de lire un livre disant qu'il fallait apprendre aux jeunes à respecter des règles et un cadre. C'est habilités comportementales sont à apprendre dans l'enfance. Le problème, c'est que si l'enfant n'a jamais été confronté au fait de respecter des règles, des démarches,.. ce sont des habilités qu'il n'apprendra jamais, or elles sont importantes dans le bon développement de l'enfant.

Une petite remarque quant à la coopération avec les paires, cela est enrichissant comme expliqué ci-dessus, mais ça peut avoir la tendance inverse si les élèves profitent de ses moments pour parler d'autre chose entre eux. Ou alors si l'information qui est donnée est fausse. Le rôle du prof serait alors de rebondir sur cette donnée pour rééquilibrer le déjà-là erroné de l'élève.

 

Je trouve qu'il faudrait trouver un juste milieu entre la pédagogie Freinet et une pédagogie plus classique. Permettre à l'enfant de développer sa créativité, de travailler en coopération avec ses pairs, de vivre du tâtonnement expérimental,... Tout en y mettant un cadre et en proposant des activités plus communes et fixées.

Liens avec le cours:

Le lien ici est clairement avec l'estime de soi. Cette pédagogie met en avant la prise de confiance des enfants. Tout est fait pour que les élèves aient une bonne estime d'eux-mêmes.

Si l'on reprend les 4 piliers expliqués par Duclos:

  • le sentiment de confiance et de sécurité

Tout d'abord, avec la coopération, comme expliqué ci-dessus, l'idée d'être un mini-prof et d'expliquer une matière à un élève ne peut être que porteur d'estime et développer le sentiment de confiance en soi. L'élève est valorisé pour ses savoirs et connaissances. Ce sentiment est créé et par la relation privilégie enseignant-élève et par la relation des élèves entre eux, notamment via la coopération.

  • la connaissance de soi

Ce pilier là est tout a fait rempli avec les techniques éducatives. En effet, l'idée d'apprendre "par soi-même" et de demander aux enfants de planifier leur programme, leur permet d'avoir une bonne connaissance d'eux, de leurs capacités, de leur manière de travailler, de leur rythme,...

C'est en effet quelque chose d'important ! Le fait de vouloir développer la créativité des élèves en laissant libre cours à leur imagination favorise également ce point. Ils peuvent alors via des activités,... développer leurs passions, ce qui leur fait plaisir et se spécialiser dans cette pratique. C'est cela qui va lui permettre de se connaitre, en sachant ce qu'il aime faire et qu'il aime moins faire.

Un élève qui ne peut pas développer sa créativité et son imagination, qui sera toujours enfermé dans un cadre bien définit, aura du mal à trouver les points/éléments qui lui plaisent ou non.

  • le sentiment d’appartenance

A niveau via la coopération, les élèves sont conscients qu'ils font partie d'un groupe, d'une équipe. Chacun à son mot à dire et son avis à donner. Le fait aussi d'apprendre en tenant compte des avis des élèves favorise cela. Un élève qui se rend compte que la leçon qui va être vue à été construite autour de son centre d'intérêt ou de sa proposition se sentira d'une par valoriser (confiance en soi) et appartenir au groupe classe.

  • le sentiment de compétence

Le sentiment de compétence est travaillé à tous les niveaux. Chaque nouvel apprentissage va mettre en avant les compétences des élèves. Les techniques éducatives, qui prônent des exercices en autonomie favorise cela également. Les élèves peuvent tout de suite voir où ils en sont dans la matières mais également se rendre compte dans quelle matière ils sont meilleurs.

Ce sentiment de compétence est aussi mis en avant avec la coopération et le mini-prof.

BIBLIOGRAPHIE : 

  • C. Piraud – Rouet. (septembre 2017). Les pédagogies alternatives pour les nuls. First Editions. 

  • M.-L. Viaud. (septembre 2017). Montessori, Freinet, Steiner… une école différente pour mon enfant ?. Editions Nathan. 

  • N. Giauque et Ch. Tiche Christinat. (2017). La pédagogie Freinet, Concepts, valeurs, pratiques en classe. Editions de la Chronique Sociale, Lyon. 

bottom of page